Ceci est la traduction adaptée d’un article de Julien Levy, originalement publié par Rolling Stone le 27 décembre 2025. Nous republions l'article originalement intitulé Meet the Real ‘Marty Supreme’ avec la permission de son auteur. Notez que certaines subtilités et nuances peuvent différer de la version originale.
Il y a quelques années, Sara Rossein fouillait dans une friperie lorsqu’elle est tombée sur le livre The Money Player: The Confessions of America’s Greatest Table Tennis Champion and Hustler. Rossein s’est dit que l’ouvrage, un mémoire publié en 1974 retraçant la vie d’un prodige juif du tennis de table au style flamboyant, Marty Reisman, dans le New York du milieu du XXe siècle, pourrait intéresser son mari, le cinéaste Josh Safdie. Elle l’a donc rapporté à la maison.
Elle avait vu juste. Safdie a trouvé dans ce récit à haut risque, porté par un héros âpre, joueur, globe-trotter et avide de reconnaissance, une source d’inspiration. À partir du mémoire de Reisman, Safdie et son partenaire de scénarisation Ronald Bronstein ont commencé à élaborer leur propre histoire, inventant personnages et conflits dans un univers comparable, celui des arnaqueurs du tennis de table. Le film qui en résulte, Marty Supreme, suit Marty Mauser (Timothée Chalamet), un joueur de tennis de table rusé et ambitieux issu du Lower East Side, lancé dans une série de confrontations frénétiques dans le New York des années 1950. En tant que héros, Mauser est séduisant: abrasif, arrogant et retors, mais néanmoins charmant, authentique et audacieux. Le film constitue essentiellement la poussée de Mauser vers une forme de transcendance par la seule voie qu’il comprend réellement. «Le tennis de table est perçu par la famille de Mauser, sa communauté et probablement par la plupart des spectateurs comme quelque chose de frivole, de trivial, voire de risible», explique Bronstein. «Pendant ce temps, [Mauser] l’éprouve comme la mesure totale de sa valeur et de son identité.»
Bien que les cinéastes aient clairement indiqué que Marty Supreme n’est ni un biopic ni une adaptation, l’engouement autour du film a suscité un regain d’intérêt pour l’histoire de Marty Reisman. De son côté, Reisman ne peut évidemment pas commenter: il est décédé en 2012 à l’âge de 82 ans. Son livre, épuisé depuis longtemps, est aujourd’hui très recherché et certains exemplaires se vendent à des milliers de dollars. Par chance, j’en possède un. Ce qui suit est donc une version abrégée de l’histoire de Marty Reisman, telle qu’il la raconte lui-même. Le livre est construit sans ordre chronologique, sans véritable intrigue et, en dehors des archives officielles, sans témoin indépendant pour confirmer ses récits, dont certains sont pour le moins extravagants.
Né en 1930 et élevé dans le Lower East Side de Manhattan, Martin Reisman est le fils de Sarah, une immigrante russe, et de Morris, chauffeur de taxi, bookmaker occasionnel et joueur compulsif. «Mon père était un perdant compulsif», écrit Reisman. Pour preuve, Morris a un jour gagné 10 000 dollars, soit près de 250 000 dollars aujourd’hui, avant de tout reperdre au craps la même nuit. En 1940, lorsque Marty a dix ans, Sarah quitte Morris et s’installe avec les enfants dans un immeuble en face de Seward Park, un espace public doté d’une table de ping-pong communautaire. C’est là, sur cette table extérieure usée, que le grand adolescent myope découvre sa vocation.
Marty dispute son premier match pour de l’argent dans un parc à l’âge de 12 ans. Il perd, mais devient immédiatement accro. En quête d’un lieu où jouent de vrais joueurs, il rencontre un bookmaker qui l’emmène dans le quartier nord, au Lawrence’s Broadway Table Tennis Club, un ancien speakeasy où s’affrontent des arnaqueurs et où les parieurs trouvent toujours de l’action. «Les meilleurs joueurs d’Amérique étaient chez Lawrence’s», écrit Reisman. Plusieurs habitués du club remporteront d’ailleurs des championnats nationaux et intégreront l’équipe américaine aux Championnats du monde. Ce premier jour-là, le bookmaker avance l’argent à Reisman pour une série de matchs, repart avec 125 dollars de gains et renvoie le jeune Marty chez lui avec cinq dollars.
À 14 ans, Marty subvient déjà à ses besoins grâce au tennis de table. Il arnaque le jour afin de pouvoir affronter de vrais joueurs le soir, appliquant un principe cher à son père: ne jamais parier sur quelqu’un d’autre que soi-même. Au fil des années, Marty ne s’en écartera jamais, ou presque.
Alors que les autres enfants fantasment sur les vedettes de cinéma, Marty rêve de professionnels du tennis de table. Chaque jour après l’école, il se précipite chez Lawrence’s et y reste jusqu’à une ou deux heures du matin. Lorsque ce comportement commence à inquiéter sa mère, Marty s’installe chez son père. Morris ne se soucie ni des heures tardives ni de l’obsession de son fils. Après tout, écrit Reisman, «les seules fois où il pouvait gagner, c’était quand il venait chez Lawrence’s et pariait sur moi».
Rapidement, Reisman joue au tennis de table dix heures par jour, tous les jours. «L’école comptait peu pour moi et j’étais absent la plupart du temps», écrit-il. Il ne s’offusque pas lorsqu’il est expulsé. «Tout ce que je voulais apprendre, je pouvais le découvrir chez Lawrence’s.» Marty vit pour les tournois en argent du vendredi soir, bondés et souvent prolongés jusqu’à l’aube. Il ne tarde pas à devenir un habitué des finales, avec des centaines de dollars misés sur lui alors qu’il affronte certains des meilleurs joueurs au monde. «Quand je suis arrivé chez Lawrence’s, plusieurs joueurs pouvaient me battre», explique-t-il. «Bientôt, je pouvais tous les battre.»
Ses concurrents deviennent des mentors, des rivaux et des amis pour la vie tandis que Marty développe son style d’attaque agressif, le «fast hit», qui consiste à frapper la balle immédiatement après qu’elle a touché sa moitié de table. «Mon plan était toujours de frapper encore et encore, de faire courir l’adversaire jusqu’à l’épuiser», écrit-il. Reisman apprend aussi à faire le spectacle: il renvoie la balle dans son dos, entre ses jambes, avec son talon, avec ses lunettes. En plaçant son visage juste sous une balle descendante et en soufflant «aussi fort qu’un enfant lorsqu’il souffle des bougies de gâteau d’anniversaire», il parvient à faire flotter la balle au-dessus du filet uniquement grâce à son souffle. Son habileté est telle qu’il humilie ses adversaires avec des ustensiles de cuisine, une chaussure ou un couvercle de poubelle en guise de raquette, tout en les provoquant verbalement. «Il lançait des répliques sans arrêt», raconte Larry Hodges, membre du Temple de la renommée du tennis de table, entraîneur et historien, ami de Reisman. Marty se délecte de l’attention du public et maîtrise des numéros comme poser une cigarette à l’extrémité de la table, viser, puis frapper la balle avec une telle force qu’elle casse la cigarette net.
Les habiletés triviales et les cascades comptent rarement en dehors d’un club de tennis de table. Cela aurait pu être le cas pour Reisman sans un accident tragique. À la fin des années 1940, son ami et parfois rival Doug Cartland tourne comme numéro d’appoint avec les Harlem Globetrotters, divertissant la foule avec des tours de tennis de table. En 1950, le partenaire de Cartland meurt dans un accident de voiture. Sachant que Marty possède le talent et l’assurance nécessaires, Cartland lui propose le poste. Marty accepte sur-le-champ. «J’ai vécu les plus beaux moments de ma vie en tournée avec les Harlem Globetrotters», écrit-il. «Pendant un temps, les gens ont même cessé de se moquer du fait que je ne faisais que du tennis de table.»

Pendant les trois années suivantes, Reisman et Cartland parcourent le monde, exécutant tous les numéros perfectionnés chez Lawrence’s, et davantage encore. «Doug et moi avons commencé par mettre deux balles en jeu», écrit-il. «Puis trois, quatre, cinq à la fois… nous étions les seuls joueurs au monde capables de le faire.» Désormais, Marty se produit devant des stades pleins plutôt que devant une poignée de spectateurs blasés. «C’est finalement la vraie raison pour laquelle j’ai décidé de faire du tennis de table une carrière à vie», écrit-il. «Les foules se levaient et acclamaient mon talent.»
La confiance de Reisman, essentielle à son succès, bascule parfois dans l’orgueil. «On pouvait le trouver arrogant», dit Hodges. «Mais il restait toujours charmant.» Un jour, galvanisé par la foule lors d’un match d’exhibition en Idaho, Marty tente un retour en plein vol derrière sa tête, un geste qu’il n’avait jamais pratiqué. Il chute et se casse le bras. «À New York, on me connaissait comme un showman, un tireur de coups spectaculaires», note-t-il.
Il peut aussi se montrer acerbe. «Si vous étiez gentil avec lui, ce qui revenait essentiellement à le traiter comme un dieu, vous pouviez entrer dans ses bonnes grâces», explique Hodges. «À l’inverse, s’il voyait une occasion d’être au centre de l’attention aux dépens de quelqu’un, il n’hésitait pas.» Hodges se souvient de son goût pour les disputes publiques avec les officiels, sur pratiquement tout. «Les directeurs de tournois, les arbitres, ils détestaient Reisman. Si quelqu’un lui disait “tu ne peux pas porter ton chapeau”, pour lui c’était une double victoire, parce qu’il gardait le chapeau et tout le monde le voyait tenir tête à l’arbitre.» Et si feindre l’incompétence est essentiel au métier d’arnaqueur, Marty avait tendance à se saboter. «Reisman avait une faiblesse quand il s’agissait d’arnaquer», dit Hodges. «Il aimait se montrer. Il voulait que les gens sachent à quel point il était bon.»
Entre 13 et 15 ans, Marty enchaîne les tournois locaux, municipaux et étatiques. Il ne fait pas partie de l’équipe des Championnats du monde en 1947, mais l’année suivante, avec déjà 175 trophées à son actif, le jeune homme de 18 ans se qualifie et se retrouve à Londres, face à des légendes comme Richard Bergmann, Bohumil Vana et Victor Barna. «Ce n’étaient là que quelques-uns des grands venus à Londres en 1948», écrit-il. Son penchant pour l’autoglorification ne disparaît pas, puisqu’il rapporte les paroles du champion du monde Victor Barna lui disant: «Je comprends que tu vas devenir l’un des plus grands.» Mais le ton glisse de la fanfaronnade à l’admiration. Reisman se montre parfois fébrile, tel un admirateur rencontrant ses idoles. «Quel frisson que de me tenir dans le hall du Royal Hotel et de voir les grands joueurs de tennis de table du monde», écrit-il. Le simple fait de participer aux Championnats le place déjà dans un cercle restreint, auprès de joueurs qu’il «avait lus, rêvés et admirés, même de loin, pendant des années».
Le mémoire de Reisman dresse un panorama des héros du tennis de table: Sol Schiff, Lou Pagliaro, Dick Miles, rival de longue date et dix fois champion national américain; Chuck Medick, l’arbitre aveugle; Yatin Vyas, inventeur du service lifté; la championne nationale Davida Hawthorne; George Braithwaite, joueur noir ayant représenté les États-Unis à plus de 70 reprises à l’international; Sorko Dolinar, dont la raquette arborait une tête de mort au-dessus des noms de joueurs d’élite qu’il avait battus. Une figure que Reisman vénérait particulièrement était Alex Ehrlich, juif polonais et ancien membre de la Résistance française. Emprisonné à Auschwitz, Ehrlich a échappé à la chambre à gaz à plusieurs reprises parce qu’un nazi le reconnaissait comme champion de tennis de table. Contraint de désamorcer des bombes dans les bois voisins, il tombe un jour sur un rayon de miel. «Il s’est enduit le corps de miel», écrit Reisman. «De retour au camp, les prisonniers léchaient le miel sur son corps pour se nourrir.» Pour Reisman, les joueurs de tennis de table forment une race à part. «En repensant à ces rencontres, je suis frappé par le nombre de personnes autour du jeu qui y sont restées toute leur vie. C’est un jeu qui infecte le sang», écrit-il. «Ehrlich a été torturé par les nazis, mais il n’a jamais laissé paraître ses cicatrices.»
En 1948, les pénuries dans l’Angleterre ravagée par la guerre créent une forte demande pour les produits américains. Reisman découvre que le marché noir étranger peut transformer un petit investissement en gains importants. Avant son premier voyage outre-mer, Marty achète des bas de nylon à 50 cents la paire, qu’il revend une livre sterling chacune, soit un rendement de 400 % à l’époque. «C’était un petit début pour une opération personnelle de contrebande appelée à prendre de l’ampleur», écrit-il. Sans la moindre contrition, Reisman justifie ses actes. «Un joueur dépendant des cachets d’exhibition pouvait mourir de faim», écrit-il. Le transport de marchandises, souvent pris en charge par des entités étrangères en échange de matchs d’exhibition, constituait le gagne-pain de nombreux joueurs américains. Marty ne se considérait pas différent lorsqu’il écrivait que «les meilleurs joueurs étaient soit des joueurs d’argent, soit des contrebandiers, soit les deux». Au fil des décennies, disputant d’innombrables matchs dans des centaines de pays, il trafique des stylos, du parfum, de la verrerie; lorsque les tensions montent en Asie de l’Est, il sillonne le continent vêtu de vêtements dissimulant plus de vingt livres d’or pur. «Il a beaucoup fait de contrebande», confirme Hodges.
Les paris illégaux à gros enjeux, l’évitement des créanciers et la contrebande internationale constitueraient des événements marquants dans la vie de presque n’importe qui. Pour Reisman, ce n’était que ce qui se passait entre deux matchs. À plusieurs reprises, après de longues descriptions du va-et-vient d’un match intense, il mentionne presque incidemment s’être enivré avec le pilote d’un vol commercial au point qu’une agente de bord doive faire atterrir l’avion; avoir appris à un chimpanzé à échanger des balles; ou avoir regardé par le hublot l’avion qu’il devait prendre s’écraser, tuant six personnes. Il raconte avoir été porté en triomphe dans les rues, avoir rencontré le pape et avoir été transporté à Angkor Vat à bord de l’hélicoptère du roi du Cambodge. On lui promet le titre de «ministre du ping-pong des Philippines» par le gouverneur de l’île de Cebu, il est évacué par avion militaire de Hanoï la veille de la défaite française à Điện Biên Phủ et choisi pour représenter les États-Unis dans la diplomatie du ping-pong avec la Chine, deux ans avant le voyage de Nixon. Et malgré tout, ce qui compte toujours le plus pour lui demeure le tennis de table, et la façon dont il le glorifie, le définit et le justifie comme personne.
Marty ne remporte toutefois pas le Championnat du monde de 1948, ni celui de l’année suivante. Après un incident public impliquant un créancier éconduit, il est même exclu des compétitions pendant quelques années. Malgré tout, écrit-il, «la décision prise à 13 ans ne signifiait pas que je me contenterais d’atteindre les demi-finales ou même les finales… J’ai décidé que 1952 serait mon année».
En 1952, les Championnats du monde se tiennent à Mumbai, alors appelée Bombay. Lors d’un match préliminaire, Marty affronte un joueur japonais qui n’a jamais concouru à l’international. «Hiroji Satoh était classé neuvième au Japon à l’époque», explique Hodges. «C’était un bon joueur, mais pas du tout du niveau de Reisman.» Marty se montre moins diplomate: «Satoh jouait comme un amateur», écrit-il. Beaucoup estiment que le style offensif de Reisman rendra le match insignifiant.
Jusqu’alors, les joueurs utilisent des raquettes «hardbat», en bois recouvert d’une mince couche de caoutchouc ou de papier sablé. Satoh est autorisé à utiliser «une arme» qui, selon Reisman, «allait transformer le tennis de table». Enduite de mousse de près de deux centimètres, la raquette de Satoh, aujourd’hui la norme chez les professionnels, permet des degrés de vitesse et de contrôle jusque-là impossibles. «Parfois la balle flottait comme une balle papillon», écrit Reisman. «À d’autres moments, l’effet était écrasant.» La mousse étouffe aussi le son des frappes, rendant ses adversaires «sourds-muets dans un jeu qui exige le dialogue». Satoh n’a qu’à toucher la balle pour transformer la force de Reisman en talon d’Achille. «Je lançais des coups mortels et je me frappais moi-même au visage.»
Hiroji Satoh remporte le Championnat du monde. Reisman gagne le tournoi de consolation immédiatement après, mais cela ne le console guère. Lors des Championnats suivants, Marty décroche trois fois le bronze, sans jamais obtenir l’or. Peu après cette défaite décisive, lui et Doug Cartland organisent toutefois une revanche d’exhibition à Osaka. En choisissant ses moments, en acceptant de jouer le jeu de Satoh et en faisant preuve de la patience d’un arnaqueur, Marty l’emporte.
The Money Player ne couvre même pas la moitié de la vie de Reisman. Dans les 38 années séparant la publication du livre et sa mort en 2012, Marty continue de jouer, d’entraîner et de compétitionner. Il épouse Yoshiko Reisman, avec qui il a une fille, Debra. Avec l’aide d’un psychiatre, il affronte une lutte de toute une vie contre des crises d’anxiété débilitantes qui, en situation de stress intense, peuvent le rendre aveugle. Reisman achète son propre club de tennis de table, fréquenté notamment par Bobby Fischer, Kurt Vonnegut et Don Rickles.
Il y a chez Reisman quelque chose d’insaisissable, une aura énigmatique que l’on retrouve chez ceux de son espèce. Les arnaqueurs sont des individus qui revendiquent une vie en marge de la bienséance conventionnelle, qui sont à leur meilleur, et paradoxalement les plus authentiques, lorsqu’ils s’en tirent à bon compte. Cela vaut pour Marty Reisman comme pour son double fictif, Marty Mauser. En l’absence de Reisman pour éclairer cette impulsion, il est pertinent de se tourner vers Mauser. «Pour Marty, accepter un emploi stable serait un piège. Le confort, la sécurité, la domesticité représentent des ancres, capables de le clouer au présent et de faire dérailler l’avenir qu’il s’est tracé», explique Bronstein. Les stratagèmes de cet autre Marty, son ingéniosité de chaque instant, sont ce qui lui permet de «préserver son autonomie, de refuser le contrat social et de s’assurer que son ambition ne soit pas anesthésiée par les rythmes d’une vie ordinaire. Cela a évidemment un coût. Une tension constante et un isolement accompagnent une vie vécue en défi de la stabilité».
La justesse de cette observation fait écho aux mots de Reisman lui-même. «J’avais 12 ans lorsque j’ai appris à jouer au tennis de table», écrit-il. «À partir de ce jour, j’ai eu quelque chose qui m’intéressait vraiment. Cela touchait à l’anatomie, à la chimie, à la physique et, pour qui avait de l’imagination, à l’astronomie aussi.» Et c’est là que se révèle, enfin, la vérité essentielle qui sous-tend Marty Reisman, l’arnaqueur, le joueur d’argent, le grand du tennis de table dont l’histoire dépasse aujourd’hui tout ce qu’il aurait pu imaginer. «Le jeu m’absorbait tellement», écrit-il, «emplissait tellement mes journées que je n’avais pas le temps de m’inquiéter.»

















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