La passerelle qui enjambe le canal Saint-Martin autrefois appelée passerelle des Douanes porte désormais le nom de passerelle Jane Birkin. Située dans le prolongement de la rue Léon-Jouhaux, entre le quai de Valmy et le quai de Jemmapes, elle inscrit dans l’espace public de la Capitale une figure qui a profondément marqué la vie culturelle française et le monde de la mode.
Inaugurée le samedi 13 décembre, la passerelle a été dévoilée lors d’une cérémonie intime, en présence de ses filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, de proches et de la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard. Née à Londres en 1946, Jane Birkin s’est imposée en France comme actrice, chanteuse et réalisatrice, passant du cinéma d’auteur à la chanson populaire, souvent sans chercher à lisser ses aspérités. Le choix de cette passerelle, l'une des plus vieilles et les plus passantes de la ville, témoigne du cosmopolitisme que représentait la défunte actrice.
Charlotte Gainsbourg a résumé la portée symbolique du geste: «La passerelle Jane Birkin, c’est poétique, elle aurait tellement aimé.» Elle y voyait «le pont qui la reliait à l’Angleterre et qui la faisait revenir dare-dare en France, son pays d’adoption», imaginant déjà les passants s’y arrêter pour «flâner» ou «s’embrasser sur la passerelle Jane Birkin».
Lou Doillon a, pour sa part, rappelé avec humour le refus de toute solennité excessive: «Il manquait un lieu vivant et chaleureux pour maman. La tranquillité et la révérence du cimetière ne lui allaient décidément pas.»
La plaque apposée résume sobrement son parcours: «Passerelle Jane Birkin (1946–2023), chanteuse, comédienne, réalisatrice.»

















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