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Pierre Kwenders: danser à travers le deuil

Son nouvel EP a beau s'appeler «Tears on the Dancefloor», ce n'est certainement pas un projet fait pour pleurer.

Pierre Kwenders: danser à travers le deuil

Pierre Kwenders est en constant mouvement, que ce soit sur la route ou dans sa musique. Avec Tears on the Dancefloor, son nouvel EP qui paraît aujourd’hui, l’artiste montréalais d’origine congolaise creuse encore plus loin cette dualité entre mouvement et introspection, fête et mélancolie. «J’ai perdu beaucoup de gens dans ma famille ces dernières années et, la plupart du temps, lorsque ces événements arrivaient, j’étais soit en tournée pour mes propres shows, soit en tournée avec Moonshine, confie-t-il. Je ne pouvais pas nécessairement être près de ma famille, alors j’ai dû vivre toutes ces émotions sur la route, seul.»

Ce contexte a joué dans l’écriture des chansons qui composent Tears on the Dancefloor, où l’euphorie de la piste de danse côtoie la gravité du deuil. Pourtant, il ne s’agit pas d’un projet sur la tristesse. «Oui, j’ai vécu des moments difficiles, mais ce n’est pas un projet pour pleurer. C’est une manière d’exprimer tout ça, mais en restant dans la joie, en célébrant l’amour et la vie.»


Contrairement à un album pensé et structuré dès le départ, cet EP s’est plutôt imposé à lui. «J’arrête presque jamais de travailler. Je suis toujours en train d’expérimenter des sons et je laisse un peu les choses se faire d’elles-mêmes. Ce projet-là, ce n’était pas prévu comme ça, mais en réécoutant certaines chansons, je me suis rendu compte qu’elles faisaient sens ensemble.»

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Certains morceaux étaient déjà en réserve depuis un moment. D’autres ont émergé naturellement à travers ses voyages et collaborations. «We Like, par exemple, je l’ai enregistrée à Paris avec Poté, lors d’un séjour avec Moonshine. C’était juste un moment entre nous, sans plan précis.» Cette approche instinctive se reflète aussi dans la conception de la tracklist. «Je voulais que ça commence tout en douceur et que l’énergie monte graduellement, un peu comme un mariage congolais; au début, c’est une danse de rumba du couple marié et, plus la soirée avance, plus l’énergie monte, jusqu’à ce que tout le monde soit sur le dancefloor

Malgré son mode de vie nomade, Kwenders préserve un lien fort avec son Congo natal, bien qu’il ne puisse pas y passer autant de temps qu’il le voudrait. «Je viens juste de rentrer de Kinshasa. J’y suis allé deux semaines et ça m’a vraiment fait du bien. Le premier single, We Like, est sorti pendant que j’étais là-bas et c’était important pour moi de commencer le roll-out de ce projet en famille.»

Ce voyage était aussi chargé d’émotions. «J’ai perdu mon oncle qui était une figure paternelle pour moi. Je n’ai malheureusement pas pu être aux funérailles, j’étais en tournée avec Moonshine en Europe. Mais retourner là-bas, c’était essentiel, ça faisait trois ans que je n’y étais pas allé.»

La musique, au Congo, est intimement liée au deuil et à la mémoire. «Il y a toujours ces dames qui viennent chanter lors des funérailles. Elles ne chantent pas, en fait, elles pleurent en chantant. Elles racontent la vie de la personne disparue.» Kwenders s’est inspiré de cette tradition pour écrire une chanson en hommage à son oncle qui n'est pas sur l'EP, mais qui se retrouvera sans doute sur son prochain album.

Autre surprise de cet EP: sa collaboration avec Pierre Lapointe, qui s’est faite sur un coup de tête. «J’avais cette chanson, et après avoir fumé un petit joint, je me suis dit: “Ah tiens, ce serait vraiment bien d’avoir Pierre là-dessus!” Mais j’avais un peu peur de lui demander.» Il a fini par lui envoyer un message et la réponse est arrivée quelques heures plus tard. «Il était partant, et honnêtement, c’était tout un honneur de l’avoir en studio avec moi.»

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L’EP, dit-il, n’est qu’un prélude à son prochain album, qui est déjà prêt. «Cet album va plus en profondeur sur certains thèmes, mais il reste une continuité naturelle de José Louis And The Paradox of Love. On y verra comment j’ai évolué à travers ma musique, mon identité, ma façon de raconter mon histoire.»

En attendant, Tears on the Dance Floor est disponible dès aujourd’hui, et Pierre et sa bande de Moonshine célèbrent son lancement ce samedi à la Nuit Blanche, lors d’un spectacle gratuit au MTelus.

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